La persistance des taux élevés de mortalité et de mortalité liée à des problèmes de santé est due en grande partie aux insuffisances des politiques de santé qui limitent l’accès des PVVIH à des soins réguliers et de qualité. Ces insuffisances sont en grande partie dues au fait que les populations ne sont pas impliquées dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques de santé. En outre les décideurs ne disposent pas toujours de données exactes et à jour sur ces insuffisances pour leur permettre de prendre des mesures correctives adaptées et efficaces.
Depuis 1978, lors de la conférence d'Alma Ata sur la santé les soins de santé primaires, ont été considérés, comme étant le moyen dont dispose les gouvernements et la communauté internationale pour atteindre l’objectif de donner à tous les peuples du monde, d'ici à l'an 2000, un niveau de santé qui leur permette de mener une vie socialement et économiquement productive. Depuis il a été promu l’accès universel des populations aux soins avec leur pleine participation. Cependant après des décennies de mise en œuvre, on note toujours de forts taux de mortalité et de mortalité. Cela est du en grande partie aux insuffisances des politiques de santé qui limitent l’accès des populations à des soins réguliers et de qualité. Cette situation s'explique par le fait que l'implication des communautés dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques de santé n'est toujours pas une réalité. Ce qui justifie que les politiques ne sont pas adaptées aux besoins et aux réalités des populations, leur mise en œuvre ne se fait pas dans les règles de rigueur et de transparence. Les comités de gestion mis en place pour matérialiser la participation communautaire se limite désormais à la gestion financière.
La mise en place de notre observatoire communautaire indépendant et désintéressé de collecte et d’analyse des données à l'échelle nationale:
- permet la disponibilité de données fiables et à jour, sur lesquelles les décideurs peuvent s’appuyer pour adopter des décisions pertinentes pour renforcer l’efficacité des politiques. Ces politiques plus efficaces amélioreront l’accès des communautés à des soins réguliers et de qualité et permettront ainsi de réduire la morbidité et la mortalité.
- favorise l'empowerment communautaire et l'appropriation des politiques de santé par les communautaires. Cela garanti la pérennisation de l'observatoire et des changements, ainsi que le renforcement du système de santé selon la Déclaration d'Alma Ata sur les soins de santé primaires.
Notre observatoire s'appuie sur les associations locales et les usagers des services de santé pour collecter les informations sur la mise en œuvre des politiques et l'offre de soins. Nous renforçons les capacités de ces associations et des usagers dans la défense de leurs droits à la santé afin qu'ils s'approprient le plaidoyer et le lobby pour corriger les insuffisances.
En 2012, le Burkina Faso a connu des ruptures de stocks de médicaments contre le VIH/Sida. Cela était du à des problèmes de financement de l'achat des médicaments par le Fonds mondial de lutte contre le Sida. Les rapports des centres de santé transmis au ministère de la santé ne révélaient pas l'ampleur du phénomène. A travers notre observatoire, nous avons collecté à travers les associations et des personnes infectées par le VIH des informations sur la durée des ruptures et les conséquences sur la santé des patients et le système de santé en général. A l'aide de ces informations probantes, nous avons interpelé le ministère de la santé et le Président de la République avec des témoignages de personnes infectées. Nous avons obtenu la mise en place d'un comité de crise et l'octroi de 8 milliards de FCFA du budget de l’État à l'achat des médicaments contre le Sida.
Si notre observatoire n'avait pas fonctionner, les fonctionnaires de l'Etat aurait continuer de cacher l'ampleur du phénomène et des malades allaient mourir sans traitement. L'implication des malades dans la collecte et le plaidoyer auprès des décideurs a été innovateur et a permis l'obtention des résultats.
Nos pairs sont les autres organisations de la société civile, qui peuvent être nos concurrents potentiels pour des questions de leadership. Mais nous tissons actuellement des alliances pour éviter ces conflits.
Ceux qui s'opposent surtout à notre observatoire sont des responsables du ministère de la santé ne jouant pas parfaitement leurs rôles. Ils s'opposent alors à la collecte des données et menacent souvent nos collaborateurs et les patients.

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